Coup de gueule
Les voyages professionnels permettent de me confronter à d’innombrables situations agronomiques, liées à des cultures, des territoires, des climats et des traditions agricoles très différents. Cette diversité recèle néanmoins deux constantes :
Une appréciation souvent erronée de la fertilité des sols, une connaissance très partielle des besoins en éléments minéraux et la prédominance de plus en plus importante du risque environnemental face à la nécessité de production en masse et en qualité, ont relégué la fertilisation au rang de technique superflue et quelquefois inutile, voire néfaste. Or, sans la prise en compte de la nutrition des plantes à sa juste valeur, il est impossible de tirer profit des réels progrès que procure l’évolution de la sélection variétale.
Si, à partir de la fin de la 2ème guerre mondiale, le recours à une forme d’intensification peut apparaître aujourd’hui excessif, il ne faut pas oublier que l’objectif qui avait été assigné aux agriculteurs du monde entier, était celui de nourrir des nations en fort développement démographique. Sans doute cette nécessité a-t-elle généré des habitudes et des abus.
Cependant, la décroissance des apports de fertilisants entreprise au tournant des années 90, conduit dans biens des cas à des bilans culturaux négatifs, première étape d’un sinistre parcours qui conduit irrémédiablement à une baisse de la fertilité des sols et son corollaire, la baisse des rendements. Dans ce contexte réductionniste, la question du rôle de l’agriculture mondiale qui demeure toujours de nourrir le monde, est donc aujourd’hui clairement posée.
Compte tenu du caractère non renouvelable des sources d’éléments minéraux faut-il nécessairement optimiser le recours aux produits fertilisants, j’en conviens aisément. Cependant, la prédominance de l’économie et du politique sur l’agronomie ne pourra que conduire à des catastrophes.
Il est donc aujourd’hui nécessaire que les messages véhiculés par toute une catégorie de personnes qui ne connaissent pas la faim et dont le seul souci est celui d’apparaître politiquement correct et dans le vent, soient confrontés à l’épreuve des faits. L’évolution de la production de blé en France en est le plus frappant exemple. En effet, si le progrès des techniques et semences a permis un gain de 1 q/ha/an depuis la fin de la 2ème guerre mondiale, cette évolution positive s’est inversée au début des années 2000, alors même que le progrès génétique n’a jamais cessé. Vouloir attribuer cette inflexion au seul changement climatique est une tromperie. La baisse, voire l’absence de fertilisation PK, en accentuant la sensibilité de la plante aux aléas climatiques en est une des causes au moins aussi importante. Certes, moins politiquement correcte !
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